Chirurgie des grains de beauté

Les grains de beauté, ou nævus mélanocytaires, sont des tumeurs bénignes acquises les plus fréquentes du système mélanocytaire. Ces tumeurs cutanées se développent à partir des mélanocytes, des cellules responsables de la production de mélanine, le pigment qui donne sa couleur à la peau.

Différents types de grains de beauté

Il existe plusieurs types de nævus, chacun ayant des caractéristiques distinctes :

• Nævus communs ou banaux : Ce sont les grains de beauté les plus courants. Ils apparaissent généralement après la naissance et sont répartis sur différentes parties du corps
• Nævus bleus : Ces grains de beauté sont de couleur bleuâtre en raison de la profondeur à laquelle se trouvent les mélanocytes dans le derme
• Nævus achromiques : Ces nævus manquent de pigmentation, ce qui les rend plus clairs que la peau environnante
• Nævus congénitaux : Ces grains de beauté sont présents dès la naissance et concernent moins de 1 % des naissances. Ils sont souvent considérés comme des hamartomes pigmentaires, c’est-à-dire des excroissances bénignes de tissu qui ressemblent à une tumeur
• Phénomène de Sutton : caractérisé par le développement d’un halo achromique circulaire autour d’un ou plusieurs nævus pigmenté(s)

Formation des grains de beauté

Les mélanocytes se groupent en amas, appelés thèques, dans l’épiderme et/ou le derme. Ce regroupement forme un grain de beauté visible sur la peau.

Origine des grains de beauté

Les nævus communs, ou acquis, apparaissent généralement après la naissance. Leur formation peut être influencée par des facteurs génétiques et environnementaux, tels que l’exposition au soleil. Ils sont plus fréquents chez les sujets à phototype clair. Cependant, l’origine précise de ces nævus est encore discutée.

En résumé, les grains de beauté sont des formations bénignes résultant de l’agrégation de mélanocytes dans la peau. Bien que leur apparition soit courante et qu’ils puissent prendre diverses formes, les raisons exactes de leur formation ne sont pas entièrement élucidées.

Il est rare qu’un grain de beauté se transforme en mélanome, avec moins d’un cas sur 100 000. Cependant, il est crucial de surveiller régulièrement ses grains de beauté pour détecter tout élément suspect. Voici quelques conseils à ce sujet.

1. Absence de nécessité d’exérèse systématique.

Il n’y a aucun intérêt à pratiquer l’exérèse systématique préventive de tous les nævus communs dans le but de prévenir l’apparition d’un mélanome.

2. Autosurveillance

L’autosurveillance des lésions pigmentées et de l’ensemble de la peau doit être enseignée à tous, afin de permettre le repérage précoce des lésions suspectes de mélanome.
Il est essentiel de consulter rapidement devant une lésion inhabituelle, telle qu’une lésion pigmentée d’apparition récente et rapide présentant des signes suspects (règle ABCDE) :

• Asymétrie
• Bords ou contours irréguliers
• Couleurs variables
• Diamètre > 6 mm
• Élargissement de la taille et surtout évolutivité

3. Prévention solaire

La protection solaire est particulièrement importante pour les personnes de phototype clair avec des grains de beauté nombreux et/ou atypiques, notamment chez l’enfant :

• éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes de la journée, de 12h à 16h
• utiliser un écran solaire avec un indice de protection élevé (50+)

4. Surveillance des sujets à risque

Les individus à risque de mélanome doivent être surveillés médicalement de manière régulière, au moins une fois par an, et à vie. Cette surveillance médicale doit être couplée à une autosurveillance de la part du patient.

Il peut être difficile d’identifier un mélanome parmi plusieurs nævus atypiques. Des outils comme la surveillance photographique, dermatoscopique ou l’utilisation de calques peuvent être utiles pour suivre l’évolution des nævus.

En somme, bien que la transformation d’un grain de beauté en mélanome soit rare, la surveillance régulière et l’éducation à l’autosurveillance sont cruciales pour détecter précocement toute lésion suspecte et agir rapidement si nécessaire.

Deux cas de figure peuvent se présenter.

1. Exérèse à titre diagnostique
   Lorsqu’une lésion pigmentée est suspecte et fait évoquer un mélanome après l’examen clinique, elle doit être retirée sans délai. Seule une analyse histologique permettra de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. Il est également important que les nævus soient régulièrement contrôlés cliniquement par un dermatologue pour détecter toute anomalie à temps.
2. Exérèse à titre fonctionnel ou esthétiqueL’ablation d’un grain de beauté peut également être réalisée pour des raisons fonctionnelles ou esthétiques :
   • Un patient peut souhaiter retirer un nævus qu’il trouve disgracieux, comme un nævus tubéreux ou pileux sur le visage.
   • Un nævus peut être régulièrement traumatisé ou gênant, justifiant ainsi son retrait.

Comment se préparer ?

Dans le cas d’une exérèse de grain de beauté, aucun examen préalable n’est nécessaire.

L’intervention

La plupart du temps, le naevus (ou grain de beauté) peut être retiré sous anesthésie locale, en ambulatoire. La lésion retirée est ensuite envoyée en anatomopathologie pour une analyse approfondie. La reprise des activités quotidiennes est généralement possible le jour-même de l’intervention.

Les recommandations post-opératoires

Après l’intervention, un pansement doit être appliqué toutes les 48 heures. Les fils de suture sont retirés lors d’une consultation ultérieure, le délai de retrait variant en fonction de la localisation de la cicatrice. Il est important de protéger la cicatrice du soleil avec un écran total jusqu’à son blanchiment. Les massages et soins de cicatrice peuvent commencer deux semaines après l’ablation des fils pour favoriser une bonne cicatrisation.

Le coût de l’exérèse d’un grain de beauté (ou naevus) peut varier en fonction de plusieurs facteurs. L’Assurance Maladie prend en charge une partie des frais liés à l’intervention. Toutefois, un complément d’honoraires peut être appliqué, dont le montant varie en fonction de la technicité du geste à réaliser. Ce complément d’honoraires peut également faire l’objet d’un remboursement partiel par votre complémentaire santé.