Reconstruction mammaire

La reconstruction mammaire est un processus long et exigeant. Elle remplit 3 objectifs : restaurer le volume et la projection du sein, parfaire la symétrie de la poitrine et enfin reconstruire l’aréole et le mamelon.

Afin de restaurer le volume du sein, nombreuses sont les techniques qui peuvent être proposées. On distingue la reconstruction par implants mammaires des reconstructions dites autologues, venant utiliser à bon escient un tissu présent en excès ou accessoire pour recréer le volume perdu.

Les techniques proposées sont fonction de l’état des tissus thoraciques, du sein controlatéral, de la morphologie et des désirs de la patiente, mais aussi des connaissances techniques du chirurgien et de son plateau technique. On peut ainsi citer les reconstructions par implants, lambeau pédiculé de grand dorsal et MSLD, transferts graisseux, lambeaux libres de DIEP ou encore de gracilis.

La reconstruction mammaire peut faire suite à une mastectomie totale, que ce soit dans le cadre de la prise en charge d’un cancer du sein ou à titre prophylactique, ou à une mastectomie partielle, dès lors que le sein restant présente une déformation résiduelle.

Son indication et ses modalités sont une concorde entre l’oncologue ou le gynécologue en charge de la patiente, le chirurgien plasticien et la patiente elle-même. En effet, plus que dans toute autre chirurgie, cette dernière vient prendre une part active dans le choix de sa reconstruction.

La reconstruction du volume peut être réalisé à l’aide de :

• Implant mammaire
• Transfert graisseux
• Lambeaux pédiculés de grand dorsal autologue ou MSLD

Dans l’intérêt de la patiente, les lambeaux libres de DIEP et de gracilis sont réalisés dans un centre spécialisé, avec une équipe aguerrie à la procédure.

La symétrisation du sein controlatéral est réalisée sous anesthésie générale, en ambulatoire. Ses modalités sont similaires à celles d’une réduction mammaire ou d’une cure de ptôse unilatérale.

La reconstruction de l’aréole est souvent réalisée par tatouage ou par greffe de peau totale. La reconstruction du mamelon peut être faite par tatouage, greffe de peau ou lambeau local.

La consultation est un moment privilégié permettant d’analyser le champ des possibilités. Très peu reproductible, chaque patiente présente ses spécificités. Il est fondamental de prendre le temps nécessaire de construire un échange entre le chirurgien et la patiente, afin que celle-ci puisse comprendre les techniques qui peuvent lui être proposées dans son cas particulier et faire ses choix avec lucidité après une information claire et loyale. La technique de reconstruction ne saurait être imposée. Dans la mesure où le plateau technique ne permet pas de proposer la technique choisie, la patiente pourra être orientée vers une équipe confirmée pour lui proposer le meilleur accompagnement.

Les interventions visant à restaurer volume et symétrie sont réalisées sous anesthésie générale, en ambulatoire pour les transferts graisseux ou en hospitalisation sinon. La durée des interventions est variable (de 1h30 à 5h). La reconstruction de l’aréole et du mamelon vient parfaire le résultat : elle est réalisée sous anesthésie locale, en ambulatoire.

La convalescence dépend de la procédure réalisée : elle est simple permettant une reprise des activités le lendemain de l’intervention pour la reconstruction de l’aréole et du mamelon, d’environ 10 à 15 jours dans le cas d’une symétrisation, de 4 à 6 semaines pour une reconstruction par lambeaux. Les douleurs sont modérées et bien soulagées par les antalgiques classiques. La cicatrisation nécessite un minimum de 3 semaines.

Si plusieurs procédures doivent être réalisées, un délai d’un minimum de 3 mois entre chaque intervention permet aux tissus de retrouver leur souplesse.

Tout est fait pour dissimuler un maximum les cicatrices et rendre l’illusion la plus réaliste possible et tromper l’œil du non-initié.

La reconstruction mammaire restaure l’intégrité physique de la patiente. Elle permet sur un plan morphologique de restaurer l’équilibre de la stature, de faciliter l’habillement, d’améliorer la trophicité des tissus impactés par la chirurgie et la radiothérapie. La part psychologique est fondamentale. La reconstruction mammaire apporte un mieux-être chez une patiente retrouvant une part de sa féminité perdue lors des traitements.

Il n’en reste pas moins que le processus est long, nécessitant plusieurs temps chirurgicaux. L’investissement du praticien mais aussi de la patiente implique patience et compréhension mutuelle.

La reconstruction mammaire est prise en charge par l’Assurance Maladie. Un complément d’honoraires peut être demandé.