Traitement des chéloïdes

Une cicatrice chéloïde est une forme anormale de cicatrisation qui résulte d’une croissance excessive du tissu cicatriciel. Cette prolifération anormale est alimentée par une inflammation chronique dans le derme réticulaire, déclenchée par une lésion ou une irritation dermique, y compris des traumatismes, des brûlures, des interventions chirurgicales, des vaccinations, des piercings cutanés, de l’acné ou le zona.

On distingue les cicatrices hypertrophiques, où l’inflammation dermique s’atténue avec le temps, des cicatrices chéloïdes, caractérisées par une inflammation persistante. L’inflammation temporaire et décroissante des cicatrices hypertrophiques fait qu’elles ne dépassent pas les limites de la plaie d’origine. En revanche, l’inflammation continue et croissante des chéloïdes les pousse à s’étendre dans la peau normale adjacente.

Les facteurs de risque principaux des chéloïdes incluent :

1. Facteurs locaux :

• Force mécanique sur la plaie/cicatrice : Les chéloïdes sont particulièrement fréquentes dans les régions du corps soumises à une forte tension de la peau due aux mouvements corporels, comme les articulations, le cou antérieur, la paroi thoracique, l’omoplate/haut du bras, et la région suprapubienne.
• Blessures dermiques répétées et infections.

2. Facteurs génétiques : La prédisposition génétique joue un rôle important dans le développement des chéloïdes.

3. Facteurs systémiques :

• Grossesse
• Hypertension
• Concentrations élevées de cytokines inflammatoires circulantes
• Possiblement le sexe féminin et la puberté

Les chéloïdes peuvent donc résulter de multiples facteurs, tant locaux que systémiques, et se distinguent des cicatrices hypertrophiques par leur tendance à envahir la peau normale environnante en raison d’une inflammation continue. Une détection précoce simplifie le traitement et limite la croissance du tissu cicatriciel. Cependant, les chéloïdes sont souvent mal diagnostiquées, soulignant l’importance de l’éducation des patients et des professionnels de santé sur la surveillance régulière des cicatrices.

Le traitement des chéloïdes est multimodal et souvent pluridisciplinaire. Il combine des approches médicales telles que l’utilisation de pansements siliconés, des injections intracicatricielles de corticoïdes, la pressothérapie et les massages profonds de la cicatrice.
Le traitement laser est utilisé pour traiter des cicatrices chéloïdes et hypertrophiques relativement plates et peu inflammatoires. Il a pour but d’atténuer les rougeurs et les télangiectasies induites par la corticothérapie locale.

Les chéloïdes et cicatrices hypertrophiques de faible volume sont particulièrement adaptés à la thérapie laser, car le faisceau laser peut atteindre les vaisseaux sanguins situés dans le derme.
Une fois que l’inflammation de la cicatrice est complètement apaisée par d’autres méthodes, des lasers fractionnés ablatifs peuvent être utilisés. Ces lasers induisent une production de collagène de type III, favorisant ainsi le remodelage de la cicatrice.

Quelles sont les indications de la chirurgie de retrait des chéloïdes ?

En cas d’échec des traitements médicaux, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Enfin, les cicatrices chéloïdes récidivantes peuvent bénéficier d’une radiothérapie spécifique réalisée dans un centre spécialisé.

La chirurgie est indiquée pour les chéloïdes volumineuses, pour lesquelles la corticothérapie seule sera insuffisante. Cependant, la monothérapie chirurgicale est associée à un taux de récidive extrêmement élevé. Par conséquent, les techniques chirurgicales doivent viser à éliminer la tension dermique.

Pour minimiser le risque de récidive, une préparation par corticothérapie locale est essentielle avant et après l’opération.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule le plus souvent sous anesthésie locale en ambulatoire. Elle est précédée d’une préparation par corticothérapie locale effectuée en consultation. Pendant l’opération, les tissus cicatriciels sont excisés et la plaie est suturée sans tension dans la majorité des cas. Certains cas spécifiques peuvent nécessiter l’utilisation de lambeaux locaux.

Après l’intervention, des soins locaux sont prodigués, incluant l’application de pansements en silicone et des massages avec un kinésithérapeute. La corticothérapie locale est reprise après l’ablation des fils. Dans les cas les plus sévères, une radiothérapie locale peut être nécessaire et est réalisée dans un centre spécialisé.

Le prix dépend du type d’intervention réalisée et du type de reconstruction envisagée.