Augmentation mammaire : avec ou sans implants ?

Publié le 02 janvier 2024 .

Chirurgie esthétique

L’augmentation mammaire est la chirurgie esthétique la plus populaire au monde. Pour beaucoup de femmes, un manque de volume dans la poitrine peut impacter leur confiance en soi et leur bien-être mental. Ce sentiment est souvent lié aux canons de beauté véhiculés par la Société et peut créer un complexe plus ou moins important. La solution classique pour remédier à ce manque de volume est l’implantation de prothèses en gel de silicone, généralement par de courtes voies d’abord. Cependant, si la poitrine présente un relâchement cutané, un lifting peut être nécessaire, impliquant davantage de cicatrices.

Mais, les temps évoluent ! Il n’est plus question de traiter seulement l’augmentation mammaire avec des implants. Il existe désormais des alternatives comme le lipomodelage et les traitements combinés, introduits par Coleman en 2007, qui révolutionnent la manière dont on aborde l’hypoplasie mammaire. Ces techniques utilisent la graisse du propre corps pour remodeler la poitrine sans nécessiter d’implants. Cela offre une alternative aux femmes cherchant une solution naturelle pour augmenter le volume de leurs seins.

Augmentation mammaire : avec ou sans implants ? | Dr Goldammer | Bordeaux

Quelles différences entre l’augmentation avec et sans implants ?

Pour remédier au manque de volume mammaire, 2 approches principales existent : l’utilisation d’implants mammaires ou le transfert de graisse autologue, également appelé lipomodelage. Les implants sont des prothèses en gel de silicone introduites dans le sein. Leur enveloppe a pour rôle d’assurer résistance et étanchéité de l’implant. Cette enveloppe est caractérisée par une texturation : on parle d’enveloppe macrotexturée, microtexturée, nanotexturée, lisse ou recouverte de polyuréthane. En 2019, les implants macrotexturés ou recouverts de polyuréthane ont été retirés du marché en raison de leur implication dans la survenue du lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC). Le mécanisme physiopathologique de ce phénomène n’est pas encore connu et plusieurs hypothèses sont à l’étude (biofilm bactérien, caractère irritant des matériaux, prédisposition génétique, etc.). Les texturations produites à ce jour par les fabricants sont donc celles autorisées par l’ANSM et répondant à leur classification, à savoir microtexturées ou lisses.

Les implants offrent les avantages suivants :

  • Augmentation précise et définie du volume
  • Apport d’un volume significatif même chez des patientes minces sans graisse de réserve
  • Amélioration du galbe du décolleté
  • Chirurgie courte et souvent ambulatoire

Le lipomodelage représente une avancée majeure en chirurgie plastique du sein. Il s’agit d’une technique autologue utilisant la graisse excédentaire de la patiente pour réaliser une augmentation modérée mais naturelle, sans l’utilisation d’un corps étranger. Après avoir prélevé la graisse dans des zones excédentaires via des incisions punctiformes, cette dernière est lavée et préparée avant d’être transférée dans le sein. La quantité de graisse prélevée doit être assez importante pour tenir compte de la perte liée à la centrifugation et à l’hypercorrection nécessaire lors du temps de transfert de graisse. Cette méthode réduit considérablement les cicatrices, pratiquement invisibles.

Le lipomodelage présente plusieurs atouts :

  • Augmentation mammaire naturelle, sans corps étranger
  • Amélioration de la silhouette grâce au temps de lipoaspiration et donc de remodelage de la silhouette
  • Permet de s’affranchir du remplacement d’implants à long terme

Le principal inconvénient réside dans le volume d’augmentation, limité par 2 facteurs :

  • Le premier, la réserve graisseuse existante ;
  • Le deuxième, le respect du principe de saturation du tissu mammaire receveur.

Lorsque les tissus receveurs sont saturés de graisse et qu’ils n’acceptent plus de tissu adipeux, il ne sert à rien d’insister, sinon on risque d’induire des zones de cytostéatonécrose. Mieux vaut réaliser pour une séance complémentaire quelques mois plus tard.

Comment choisir la bonne technique d’augmentation mammaire ?

Le choix de la technique d’augmentation mammaire repose sur plusieurs éléments fondamentaux.

En premier lieu, les attentes de la patiente concernant :

  • Le gain de volume souhaité
  • L’aspect désiré du décolleté
  • L’acception ou non des contraintes liées à l’implant et à son renouvellement.

La morphologie de la patiente est aussi un élément déterminant, puisqu’un lipomodelage ne pourra être proposé qu’en présence de réserves graisseuses suffisantes à l’obtention d’une augmentation satisfaisante.

Dans le cas particulier d’une patiente trop mince pour une augmentation mammaire par lipomodelage exclusif, mais qui présente une squelettisation du décolleté, il est également très intéressant, en chirurgie d’augmentation mammaire par prothèse, de combiner un lipomodelage du décolleté sous la forme d’une augmentation mammaire dite « composite », qui donne des résultats remarquables avec nécessité de plus faibles réserves de graisse.

A noter enfin que le lipomodelage apporte également une nouvelle alternative pour le traitement des pectus excavatum, des seins tubéreux, et des asymétries mammaires par hypotrophie mammaire unilatérale.

Dans quel cas avoir recours à l’augmentation mammaire chez le Dr Goldammer ?

Le recours à l’augmentation mammaire concerne plusieurs profils de patientes:

  • Pour une augmentation par implant, il s’agit souvent d’une patiente mince, cherchant à obtenir une poitrine généreuse avec un décolleté plus prononcé, sans avoir de réserves de graisse importantes.
  • En revanche, le lipomodelage est généralement privilégié chez une patiente présentant des excès graisseux localisés, désirant une augmentation modérée et naturelle, tout en évitant l’utilisation de corps étrangers. Cette méthode offre également l’avantage de refaçonner la silhouette dans son ensemble.
  • Enfin, le lipomodelage est une technique remarquable et adaptée dans le traitement de cas particuliers tels que les pectus excavatum, les seins tubéreux et les asymétries mammaires résultant d’une hypotrophie mammaire unilatérale.

L’hypoplasie mammaire peut être prise en charge par la Sécurité Sociale dans certains cas bien précis, à savoir :

  • L’agénésie avec absence totale ou presque de la glande mammaire (bonnet < A)
  • Les asymétries mammaires importantes d’au moins 2 tailles de bonnet d’écart
  • Certains cas rares de malformation

L’acte est soumis à une demande d’entente préalable auprès de la Sécurité Sociale que le chirurgien rédige lors de la première consultation.

L’autogreffe de tissu adipeux dans le sein n’est actuellement pas prise en charge par l’assurance maladie dans les indications d’augmentation mammaire bilatérale, quel que soit le degré d’hypoplasie.

Article rédigé par le Dr Fiona Goldammer

Le Dr Fiona Goldammer est chirurgien plastique, réparateur et esthétique. Découvrez ses dernières actualités.